Ma mère nous élevait seule, car mon père était en prison, nous vivions dans une grande précarité. Après le décès de mes deux parents, j’ai été pris en charge par une tante. J’ai grandi avec une profonde tristesse. J’étais incontrôlable, colérique et je me bagarrais très souvent. Je buvais et me droguais avec du cannabis et de la cocaïne parce que je me sentais épuisé par la vie. C’est à ce moment-là que j’ai eu envie de venir en Europe pour m’éloigner de tout, mais on m’a refusé le visa. J’ai donc décidé de passer par la route de la Méditerranée occidentale. Arrivé au Maroc, j’ai fait face à la réalité. J’ai vécu pendant des mois dans la forêt, où subvenir aux besoins primaires était un luxe. À cette étape, je ne pouvais plus faire marche arrière, je devais affronter.

La suite a été encore plus périlleuse. Sans argent, j’ai été contraint de prendre en charge et de conduire un groupe d’une cinquantaine de personnes. Après quatre jours cachés dans une grotte, nous avons embarqué sur un bateau pneumatique. La mer était agitée et le bateau s’est percé.

Désespérés, nous avons contacté les secours qui nous ont apporté l’aide nécessaire. Par la suite, j’ai été emprisonné pendant un mois. Une fois relâché, je suis allé en France et j’ai continué à mener le même train de vie désordonné, au fond j’avais ce besoin de rencontrer Dieu.

On m’a invité au CAU et j’ai décidé de saisir l’opportunité d’investir pour mon changement. En participant aux réunions, j’ai appris à utiliser ma foi et, grâce à Dieu, j’ai pu tourner la page. Aujourd’hui, je ne me drogue plus et je n’ai aucune séquelle de mon passé. Je suis un jeune homme établi et j’ai un emploi stable où je suis valorisé. J’ai trouvé la paix intérieure, ma vie a été restaurée tous ceux qui m’entourent voient ce changement.

Mr F. Konaré